J’ai reçu beaucoup de questions sur le sujet parce que j’en ai parlé lors de mes deux dernières chroniques de confinement. Romie joue seule vraiment longtemps depuis le confinement et vous êtes plusieurs à me dire que vous n’arrivez pas à les faire jouer seuls et bon bah forcément c’est compliqué en ce moment, quand on doit aussi télétravailler, ou même juste parce qu’on a BESOIN d’avoir du temps pour soi. Je compatis car j’aurais pu dire aussi il y a quelques semaines aussi que Romie ne jouait pas seule alors avec le confinement on a mis en places quelques petites choses. Je me suis dit que j’allais les partager avec vous car cela a très bien fonctionné pour nous.
le planning
Dès le début du confinement, nous avons mis en place un planning dessiné. Cela permet à Romie de se rendre compte où nous en sommes dans la journée et à quels moments il y a les temps libre. Le planning est important car il a permis à Romie de se rendre compte de comment la journée serait rythmée et aussi que entre chaque temps libre, il y a des temps de jeux ensemble.
Au fur et à mesure du temps, nous ne regardons plus du tout le planning mais il nous est tout de même utile pour lui remontrer les différents temps quand elle dit qu’elle s’ennuie.
Les temps de jeux ensemble (vraiment)
Si vous avez suivi, dans le programme il y a des temps de jeux ensemble qui entourent les temps libres et ça c’est super important. C’est à dire qu’elle sait que à la fin du temps libre, il y aura des temps de jeux ensemble. Pas juste la regarder jouer, mais vraiment jouer ou faire une activité. Du coup elle sait que le jeu libre ne sera pas pour toute la journée donc elle y prend plus de plaisir! On est d’accord que si notre patron nous met la pression pour bosser non stop c’est plus compliqué ! mais la durée de jeux n’est pas forcément super importante tant que l’enfant sent que vous jouez vraiment vraiment avec lui!
Lui donner des pistes qu’elles peut ré-utiliser seule
Dans les jeux que nous faisons ensemble, nous donnons des pistes comme par exemple quand nous construisons une ville, on montre des choses que les petits malins peuvent faire par exemple, ou des idées de lieux à créer. Souvent ça lui permet de commencer à jouer seule et ensuite elle part dans ses histoires. Cela évite ce moment de … je ne sais pas à quoi jouer, il y a comme un petit guide qui lui permet de démarrer pour mieux ensuite s’inventer ses histoires.
Les écrans
Si vous me suivez, vous savez que nous limitons au strict minimum les écrans (notre règle depuis ses 3 ans, c’est que: elle peut regarder des dessins animés dans l’avion ou dans les longs trajets en voiture car comme ça elle se réjouit de ces moments et donc ça se passe toujours très bien). Depuis le confinement, nous avons décidé qu’elle pourrait regarder un cours dessin animé par semaine. Au final elle ne l’a pas fait chaque semaine, mais en tout cas elle sait que cela arrive toujours au même moment. Ce qui permet d’éviter qu’elle ne réclame. Au final un peu le même principe que le planning. Elle sait à quoi s’attendre et du coup n’est pas en demande. Si nous avons fait ce choix c’est parce que nous sommes convaincus à la base que le moins le mieux pour les enfants (si le sujet vous intéresse, vous pouvez aller écouter notre podcast The happy Now qui explique bien le phénomène). Mais aussi parce qu’au final on se rend compte qu’elle est beaucoup moins ‘posée’ quand elle regarde un dessin animé par la suite et a plus tendance à avoir du mal à supporter la frustration et l’ennui. Donc au final ça n’est pas si dur pour nous de ne pas la laisser regarder car on sait que c’est 20 minutes de tranquillité pour au final un enfant plus énervé. Voilà évidemment il s’agit de notre expérience, je suis persuadée de l’intérêt de limiter les écrans mais en aucun cas je ne juge ceux qui le font car personne ne peut juger les autres parents tant qu’ils n’ont pas enfilés leurs chaussures 🙂 et aussi parce que je pense qu’il vaut mieux un petit dessin animé et des parents qui ne pètent pas les plombs, que de se forcer si ce n’est pas possible et être en burn out parental, surtout dans ces périodes ou la normalité est quand même très loin de notre quotidien.
Augmenter le temps petit à petit
Pour obtenir du temps il ne faut pas les dégoûter dès le début en leur imposant un temps trop long qui est impossible dès le début! nous avons donc commencé par de petites plages horaires de 20/30 minutes, jusqu’à aujourd’hui ne plus vraiment regarder la montre (parfois on profite un peu trop comme je disais dans cet article) mais elle joue sans demander de très longues périodes maintenant.
Donner un repère visuel pour le temps
Romie ne faisant plus de sieste (enfin en a-t-elle jamais vraiment fait un jour), nous n’avons pas ce temps de pause dans la journée, alors nous voulions vraiment vraiment instaurer un temps calme à ce moment là et dans sa chambre. Car les autres temps libre peuvent être (et le sont souvent) collés à nous. Pour l’aider à faire ce temps calme dans sa chambre, la chose qui a le mieux fonctionné c’est le repère visuel. Nous avons une lampe simulateur d’aube et de crépuscule depuis la rentrée de Romie (qui soit dit en passant est géniale pour l’aider à se réveiller en douceur). Nous l’activons sur une durée d’une heure pour le crépuscule (c’est à dire qu’elle est très allumée au début et à la fin elle s’éteint) et donc elle sait que quand la lumière est éteinte elle peut revenir nous voir. En plus elle est donc dans une atmosphère reposante de semi obscurité qui je pense lui fait du bien pour se reposer vraiment. Pendant ce temps calme, elle écoute sa lunii la plupart du temps, (on a ajouté de nouvelles histoires pour lui donner envie d’aller au temps calme), ou elle regarde des livres, ou écoute de la musique. Nous avons décidé de rester sur une heure de pause car clairement c’est son maximum et si on avait rallongé, je pense que ça aurait eu l’effet inverse en la dégoûtant de ce temps. Elle est déjà obligée de rester au lit 2H à l’école pour la ‘sieste’ donc je pense qu’elle n’avait pas envie de ça!
Vous pouvez aussi utiliser un timer comme nous l’avons expliqué dans cet épisode de The Happy Now. Que d’ailleurs vous pourrez re utiliser pour plein d’autres choses!
Les bénéfices
Le bénéfice numéro 1, forcément c’est d’avoir du temps pour travailler ou juste se reposer, on est d’accord 🙂 mais vraiment j’ai pu voir l’imagination de Romie se développer comme jamais depuis qu’elle joue de plus en plus seule. Elle s’invente des histoires farfelues et elle arrive à réaliser des tâches qu’elle ne fait pas d’habitude (par flemme aha vu que c’est toujours plus facile de demander à maman ou papa). En tant qu’adulte, j’ai aussi besoin de moment de ‘pause’ ou je ne parle pas, ne fait rien, ne prépare pas quelque chose, et je pense que ces temps calme nous permettent de rester tous en bonne santé mentale, ce qui est un peu primordial en ce moment de confinement!
Je pense aussi que si l’on est persuadé des bienfaits pour l’enfant de jouer seul, alors c’est plus facile de réussir à le convaincre aussi. J’explique souvent à Romie que moi aussi j’ai besoin de temps seule. Et que sans ce temps seule, je ne peux pas ensuite être en forme pour jouer ou faire des choses chouettes avec elle. J’ai l’impression que dans sa tête cela sonne moins comme une punition ou quelque chose qui ne serait destiné que à elle en tant qu’enfant mais comme quelque chose de positif dont tout le monde peut profiter!
En tout cas si vous avez des astuces pour aider son enfant à jouer seul, n’hésitez pas à les partager pour les autres parents car je pense que nous en avons tous besoin en ce moment.
Albane says
Bonjour,
Merci pour cet article, bienveillant et plein de bonnes idées 🙂 Nous n’avons pas fait de planning avec notre fille car à un peu moins de 3 ans, je ne suis pas sûre que ça lui aurait « parlé », mais après tout pourquoi pas, c’est une piste. Si tu as une photo de votre planning cela m’intéresse, est-il aimanté au frigo ou sur papier libre qui se promène dans la maison ?
Je suis bien d’accord avec l’idée d’amorcer des idées et de voir ensuite s’envoler leur imagination, et avec celle qu’un temps de qualité avec eux permet de rendre la journée plus zen car ils ont eu leur moment d’exclu et de partage avec papa-maman. Et cela ne passe pas forcément par de l’ajout de matériel comme tu le soulignes parfois : en effet les jeux qui occupent longtemps ma fille vont être de couper des pétales de fleurs sur la terrasse avec une cuillère ou un couteau en plastique (ils deviennent une multitude d’aliments héhé) ou de transvaser toutes sortes de graines et féculents avec ce que j’ai pu trouver dans sa dinette et dans notre cuisine.
J’ai moi-même un papa qui ne supportait pas l’idée qu’on s’ennuie. Mais aujourd’hui, notre situation étant particulière parce que je suis enceinte et alitée et que mon mari est en télé-travail une partie de la journée, je dois accepter l’idée de ne pas faire jouer ma fille en permanence, tout simplement parce que je ne peux pas physiquement. Je peux être présente à côté d’elle, du coup je la regarde vaquer à ses petites occupations et je m’aperçois aussi qu’en ne guidant pas sans arrêt leurs activités, les enfants trouvent leurs propres ressources. Observer cela fait beaucoup de bien à la maman immobilisée que je suis en ce moment !
Bon confinement à vous !
withalovelikethat says
merci Albane, Je ne sais pas si tu me suis sur instagram mais je l’avais partagé, c’est une suite de dessin en fait donc parfaitement adapté à l’âge de ta fille. Nous avons commencé ces plannings avant la fin de la crèche et ça l’avait beaucoup aidé pour les périodes ou il lui était plus difficile de rester à la crèche le matin. Je n’ai pas de gros talent de dessin mais en l’ayant fait avec elle, elle comprend très bien à quoi correspond quoi! c’est sur un papier libre, elle le prend quand elle en ressent le besoin mais sur le frigo c’est très bien aussi je pense! OUi je crois qu’au final c’est dans des situations ou l’on n’a pas le choix qu’on se rend compte de la capacité d’adaptation de nos petits! en tout cas je te souhaite plein de courage pour cette grossesse, ayant été alitée quasiment toute ma grossesse, je comprends vraiment bien! même si à l’époque je n’avais pas d’autre enfant qui demandait de l’attention!